top of page

Suivi thérapeutique

La salle de psychomotricité peut parfois surprendre. En effet, on y voit beaucoup de jeux, de balles, de cerceaux..! Bref, doit-on prendre tout cela au sérieux? 

Oui! Car même si le jeu est prédominant, le psychomotricien se doit d'apporter un cadre, qui se veut : contenant, rassurant, enveloppant et avec des règles !

Le jeu permet de travailler sur divers aspects psychomoteurs. Le psychomotricien joue beaucoup certes, mais pas n'importe comment et pas seulement pour son plaisir personnel. Il présentera diverses médiations à son patient qui seront toujours en lien avec les objectifs thérapeutiques préalablement établis. Les activités seront donc réfléchies en amont et analysées pendant les séances pour en déterminer leur pertinence, le degré de motivation du patient à l'égard de l'activité proposée et seront toujours adaptées et utilisées de manière individualisée selon l'individu.  Pour les enfants, évidemment que le jeu sera au centre des séances mais le thérapeute sera vigilant quant à la prise de conscience que l'enfant aura sur son propre corps, ses potentialités et ses évolutions de prise en soin. 

La plupart du temps, l'enfant sera reçu seul en séance, afin qu'il se sente, complètement libre dans ses choix, dans ses mouvements, dépourvu d'affect avec ses parents à cet instant. Il vivra les expériences pour lui et non pour faire plaisir à maman ou à papa.

Pour l'adulte, le jeu pourra également faire parti des séances, mais une explication sera toujours proposée au patient pour qu'il sache le but des différents exercices.

Le bien-être de la personne et son épanouissement personnel font partie intégrante du suivi psychomoteur: prendre du plaisir à venir, à réaliser quelque chose, prendre soin de soi...

Après des objectifs thérapeutiques établis, nous travaillerons sur différents items psychomoteurs à l'aide de médiations diverses et variées:

Le schéma corporel et l'image du corps

Pour différencier de manière très simplifiée ces deux termes on peut dire que:

Le schéma corporel est  la représentation anatomique et physiologique du corps humain (le corps a une tête, un tronc, deux bras, un cœur, deux poumons..): construit grâce aux expériences corporelles et sensorielles du tout petit, par l'apprentissage avec son corps et son environnement (système sensori-moteur),.. Le bébé n'a pas encore conscience de son schéma corporel.

Nous pouvons dire que, quoi qu'on utilise comme médiation, l'enfant travaillera en permanence sur l'item du schéma corporel car il vit dans son corps à chaque instant. Toutefois, le psychomotricien permet au patient, de prêter davantage attention aux ressentis corporels, de créer une sensation de globalité du corps et ce à travers diverses médiations comme : le mime, l'expression corporelle, la relaxation, les parcours moteurs, la sensorialité...

L'image du corps est la perception que l'on a de notre propre corps ("Je suis grosse et petite"): On y met de l'affect et ces représentations propres sont influencées par les interactions avec notre entourage, notre vécu émotionnel depuis l'enfance jusqu'à ce jour. Elle n'est donc pas constante et peut-être modifiable. 

Cet item comprend: la somatognosie, les perceptions et ressentis corporels, la prise de conscience corporelle afin de favoriser : les représentations du corps propre, l’implication et l’aisance corporelle, la prise de conscience de l’impact du corps dans l’activité…

Le tonus

Élément indispensable à prendre en compte dans les séances, le psychomotricien veille à ce que l'état tonique du patient soit le plus adapté à ce que vit le patient au moment présent. Il lui permet de prendre conscience de son état tonique et de l'aider à réguler sa tonicité pour retrouver équilibre et bien-être psychique et corporel. L'outil indispensable au psychomotricien pour cet item est le dialogue tonico-émotionnel. C'est ce mélange entre, authenticité de la relation soignant-soigné grâce aux émotions vécues et l'état tonique du corps, qui sera véhiculé à travers les corps permettant ainsi au psychomotricien de sentir, d'écouter, d'analyser et de réguler les échanges avec son patient. En dehors de cet aspect, le psychomotricien peut proposer des activités type: relaxation, danse, travail proprioceptif, parcours moteurs.... pour aider le patient à retrouver un tonus adapté.

Pour résumer: posture, régulation tonique, maturation neurologique, relâchement musculaire, détente physique et psychique…

La Motricité globale

Cet item est plus parlant que les autres. Il comprend l'équilibre statique et dynamique, la possibilité donc de rester debout pieds-joints, sur un pied, sur demi-pointe, ou encore le quatre-pattes, la marche, la course, les sauts. Le réajustement postural est un élément essentiel dans notre quotidien. Diverses activités peuvent faire travailler l'équilibre (parcours moteur, planche d'équilibre, yoga, mime, danse, relaxation...). Cela comprend également les coordinations des membres supérieurs (comment coordonner ses bras), les coordinations des membres inférieurs (comment coordonner ses jambes), les coordinations des membres inférieurs et supérieurs...Un trouble peut avoir une ou plusieurs causes: mauvaise conscience corporelle, trouble neurologique, déficit du système vestibulaire... Je rappelle qu'un bilan psychomoteur, en complémentarité d'un autre bilan si besoin (neurologique par exemple) est nécessaire afin de trouver l'origine du trouble de l'équilibre ou de la motricité.

Certaines médiations permettent de favoriser l’apprentissage de techniques gestuelles impliquant la motricité globale et fine, la capacité d’adapter sa posture selon l’activité, l’équilibre, les coordinations…

=>Gestes/mouvements plus amples, plus affirmés pour une meilleure ouverture de soi

=>Gestes/mouvements plus fins, maîtrise et contrôle gestuel

La motricité fine

Comprend la motricité du visage et la motricité manuelle. La pince fine, le déliement digital, les coordinations bi-manuelles ou encore oculo-manuelles, sont des habilités motrices qui nécessitent une maturation neurologique suffisante. Attraper un objet, faire des boulettes de papier, jouer du piano ou encore accéder au geste graphique, sont des étapes du développement qui se précisent au fur et à mesure de la maturation neurologique et des expériences motrices de chacun. Toutefois, certaines personnes ne parviennent pas à contrôler leur geste (par une maturation neurologique non efficiente, un accident, un handicap...) et les raisons peuvent être multiples. La psychomotricité offre la possibilité de réaliser des expériences motrices, selon le degré de difficulté afin d'aller vers une progression du geste de manière progressive. 

La graphomotricité

Acte moteur fin et complexe, le geste graphique est le prolongement de la motricité fine qui va au delà d'une simple compétence motrice. Par conséquent, la difficulté que peut rencontrer un jeune dans l'écriture ne s'explique pas systématiquement  par un trouble moteur (exemples: défaut de maturité lié au moment des apprentissages, trouble de la régulation du tonus musculaire, cause de motricité globale ou lié aux praxies, défaut de coordinations oculo-manuelles, trouble de structuration spatio-temporelle, mauvaise perception de son schéma corporel, problème de latéralité, diagnostique de dyspraxie méconnue, mauvaise tenue de l'outil prescripteur, trouble neuro-moteur...).

A la suite du bilan psychomoteur et graphomoteur, on peut distinguer deux grands types de dysgraphie : la dysgraphie instrumentale (pour résumer, liée au troubles fonctionnels = corps) et la dysgraphie réactionnelle (traduction d'une défense liée à des exigences induites par l'école (vitesse, lisibilité provoquant "stress" = psycho-affectif). Puis il y a les difficultés que peuvent rencontrer certains gauchers qui doivent s'adapter pour répondre aux exigences motrices ( formation des lettres et réalisation naturelle d'un mouvement.). 

La Structuration spatiale 

S'orienter, appréhender, gérer, organiser, occuper son espace… les notions topologiques (en haut, en dessous, dedans...), les notions droite/gauche, la réversibilité... autant de concepts qui sont essentiels dans notre quotidien.

La Structuration temporelle

Rythme, chronologie, perception avec un temps réel, vécu et perçu, organisation, acceptation…

L'espace-temps fait partie intégrante des apprentissages, du quotidien, de l'accès à l'autonomie...

Mais la psychomotricité c'est aussi un travail sur les  fonctions cognitives

Travaillées même si ce ne sont pas les priorités en psychomotricité

(intellectuelles, parfois encore dites « supérieures ») les fonctions cognitives recouvrent :

-la mémoire:

De travail, épisodiques, sémantique, procédurale, perceptive...
-les fonctions instrumentales:

Le langage (communication : expression et compréhension), les gestes et le schéma corporel, capacités visuo-spatiales (espace, personnes, etc.), le calcul

les fonctions exécutives.
-les fonctions exécutives: l'inhibition, la planification (anticiper, se projeter), la flexibilité mentale, les différentes formes d'attention (visuelle, auditive, sélective, soutenue...), le raisonnement, la prise de décision, la résolution de problème...

La sphère émotionnelle

L’estime, la confiance, l’affirmation de soi et la prise de conscience de ses capacités : (valorisation des capacités existantes, affirmer ses goûts, son style, faire des choix…).

Le surpassement : (gérer le regard de l’autre, surpasser la timidité, favoriser le lâcher prise…)

La verbalisation: (l’expression de soi (personnalité), de ses émotions, de ses ressentis corporels ou notamment des angoisses, des difficultés, du plaisir…)

L’expression : Pouvoir exprimer corporellement ses émotions sans avoir le besoin de parler.

La prise d’initiative et l’expérimentation, la notion de choix, libre à l'imagination...

La sensorialité

Fait partie intégrante du suivi psychomoteur et comprend les sens principalement connus du grand public (olfactif, gustatif, tactile, visuel, auditif) 

mais c'est aussi, le système vestibulaire et le proprioceptif.

bottom of page